Jean-Claude Leroy connaît bien la ville du Caire. Il y a fait plusieurs séjours. Y a passé des hivers, arpentant ces lieux où les ombres de Cossery, de Mahfouz ou de Joyce Mansour restent prégnantes. C’est dans ce décor urbain, entre modernité et fatras religieux, que le narrateur de ce récit s’élance à la recherche de Laure, femme furtive qui ne cesse d’apparaître et de s’évanouir au fond des impasses.
Le récit déroule ses séquences dans les rues, les cafés, de jour ou de nuit, tandis que tout autour la vie de la capitale égyptienne continue à son rythme. Ici, un diplomate français parle de la guerre du Golfe avant d’évoquer le dernier film de Chahine ou la mort de Youssef Idriss. Là, (nous sommes en 1992) Naghib Mahfouz s’installe au café Ali Baba tandis que des vendeurs de journaux proposent les premiers exemplaires d’Al Arham, dans lequel il publie une chronique hebdomadaire.
Jean-Claude Leroy porte ce texte avec force et conviction. Il ne néglige rien et ne s’attarde jamais sur telle ou telle situation. Tout s’imbrique, vibre, court avec violence, fougue, pudeur et fébrilité en quête éperdue de Laure.