Jean-Claude Leroy publie peu si ce n’est en revues et c’est un choix de poèmes (de 1985 à 2000) qui est proposé dans ce recueil qui porte bien son nom. Les poèmes sont courts en général, jusqu’au vers
unique, quintessence du condensé ! On joue quelquefois avec les mots, comme dans le titre mais cette part de ludique est mise en pièce devant une veine beaucoup plus noire, un langage plus cru et une expression qui ne s’embarrasse ni de périphrases ni d’euphémismes. Ainsi retrouve-t-on des textes certainement datés qui possèdent une force incroyable, une violence étonnante, comme on n’en lit guère aujourd’hui. cette impulsivité de l’écriture sans retenue fait du bien, dans cette atmosphère émolliente et doucereuse. Il y a du désespoir qui se mêle à de la tendresse, inextricablement.
Jacques Morin, Décharge n°114 (Juin 2002)